De 385 m2 à 50 m2: j’ai choisi un logement plus petit



Déménager pour un logement plus petit, ça a du bon! La preuve avec ces quatre témoignages.

Pour des raisons écologiques, parce qu’elles recherchent de la compagnie ou qu’elles prennent de l’âge, quatre femmes nous expliquent pourquoi elles ont quitté leur grande maison.

Louise, 36 ans, a trouvé une chambre dans une colocation

“L’année dernière, j’ai changé de vie. J’ai quitté mon travail, je suis devenue indépendante et j’ai voyagé à travers l’Asie pendant 6 mois. C’est lors de ce voyage que j’ai réalisé que j’avais besoin d’être entourée. Il y a quelques années, j’avais investi dans un grand appartement, où je vivais seule. J’avais tout le confort, une cuisine et une salle de bain, mes propres lave-linge et sèche-linge. Mais je me suis rendue compte que pour moi ce n’était pas le plus important. Ce sont les contacts avec d’autres qui me font vibrer. Dès mon retour, je me suis mise à chercher une colocation. J’ai trouvé une maison de maître où nous vivrons à quatre: trois femmes et un homme. Vais-je vivre dans un espace plus petit? Oui et non. D’un côté, je passerai d’un appartement à une maison avec jardin, de l’autre je n’aurai plus qu’une chambre à moi. Nous devrons nous mettre d’accord sur qui utilise quoi et quand, mais cela fonctionnera. Nous avons tous les quatre la même vision des choses. J’ai hâte de ne plus vivre seule, de partager des choses. Peut-être que la cohabitation ne convient pas à tout le monde, mais j’ai le sentiment que de plus en plus de gens commencent à réfléchir comme moi et à se demander: de combien d’espace ai-je réellement besoin? Quels appareils électro-ménagers peuvent être partagés? Et enfin, qu’est-ce que me rend vraiment heureux?”

Après le décès de son mari, Marion, 77 ans, a déménagé au centre-ville

“Vivre dans un logement plus petit et plus central me trottait dans la tête depuis un moment… Nos enfants avaient quitté la maison, celle-ci demandait beaucoup d’entretien et les coûts augmentaient… Mais mon mari adorait y vivre. Après son décès il y a 2 ans, j’ai pris la décision de la raison. Quand j’ai appris qu’un chouette appartement se libérait au centre-ville, j’ai sauté sur l’occasion! Mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants ont travaillé dur pour le transformer en petit cocon confortable. Ils m’ont aussi aidée à vider la maison… ce qui n’a pas été simple. J’ai dû faire un sérieux tri et me séparer de beaucoup d’objets auxquels je tenais. C’est 47 ans de vie que j’avais passés dans cette maison! Avant de remettre les clés aux nouveaux propriétaires, on a dit au revoir à la maison en famille. On a parcouru toutes les pièces tous ensemble et pris une dernière photo ensemble devant la porte.

S’installer en ville quand on vieillit présente de nombreux avantages

Depuis cet été, je vis donc dans mon appartement dans le centre-ville. C’est encore un peu étrange, comme si j’étais en vacances et que j’allais bientôt rentrer chez moi… Mais il y a beaucoup d’avantages! Il y a un grand parc à proximité, tous les commerces se trouvent dans un rayon de 300 mètres. Mes filles, qui habitent tout près, me rendent visite régulièrement et sont rassurées que je sois plus proche… Mes petits-enfants peuvent venir en bus et j’ai acheté un canapé-lit pour pouvoir les héberger. Chez moi, ce n’est pas très grand, mais très lumineux et j’ai un grand arbre devant ma terrasse, j’ai toujours une vue sur de la verdure. Je mentirais si je disais que la nature ne me manque pas ou qu’il a été facile de tout laisser derrière moi, mais je suis en paix avec ça. J’espère que je pourrai rester ici jusqu’à la fin de mes jours”.

Lucie, 49 ans, a emménagé dans une tiny house, dans un projet d’habitat partagé

“Il y a 20 ans, j’ai eu la chance d’avoir pu acheter une grande maison, avec un beau jardin. Je n’y ai pas toujours vécu seule, j’y ai accueilli des réfugiés, des enfants placés… J’avais des tas de projets… jusqu’à ce que je sois rattrapée par des problèmes de santé. C’était le moment de penser à déménager dans une maison plus petite. Comme j’ai toujours été sensible à l’écologie, j’ai opté pour une tiny house. J’ai eu l’opportunité d’aller vivre dans un ancien couvent transformé en 17 habitats légers. Je suis donc passée d’une maison de 385m² à une mini-maison de moins de 50m²! Vivre en ville ne m’apporte que des avantages: c’est vivant et tout est à portée de main. Je dépense très peu d‘argent en énergie, car la maison est bien isolée. Tous ceux qui vivent ici ont leur propre habitat, mais nous partageons de nombreux espaces, comme une terrasse spacieuse et une belle cour. J’avais 45 ans quand j’ai déménagé, et je peux conseiller de le faire tant que vous êtes en forme. Je pense que plus on vieillit, plus c’est difficile, physiquement et mentalement”.

Diana et Robert, 68 ans, ont quitté leur grande maison pour se rapprocher de leur fils

“Notre ancienne maison possédait un grand jardin avec un étang, une véranda, un potager, une volière avec des oiseaux et des poules… On a adoré vivre là-bas et il a fallu du temps avant de décider de partir. Mais l’entretien est devenu de plus en plus difficile et coûteux… Et on savait que rendre notre maison plus économe en énergie nous reviendrait très cher. Nous avons choisi de laisser le destin décider: nous avons mis notre maison en vente! Si elle n’était pas vendue en 6 mois, on entamerait les travaux de rénovation. Qui aurait cru qu’elle serait vendue en une semaine? Nous n’avons eu que quelques mois pour la vider et chercher un appartement. Un temps mis à profit pour faire le tri parmi tout ce qu’on avait accumulé durant des années. Nous avons distribué beaucoup de choses aux enfants, aux amis et aux œuvres caritatives.

Ce qui compte, c’est de vivre dans un endroit adapté à son style de vie

Nous avons finalement déménagé dans un appartement neuf dans la ville où habite notre fils. Le lieu est spacieux, équipé d’un ascenseur, on pourra y vivre longtemps sans souci. Je ne veux plus avoir à déménager à nouveau. Oui, certaines choses nous manquent… Notre jardin, les soirées autour de la cheminée, tous mes livres pour lesquels il n’y a plus de place ici… Quant à mon mari, il est triste de ne plus pouvoir nourrir les oiseaux et les poissons. Mais on y a beaucoup gagné aussi. Chaque jour, on fait nos courses au coin de la rue, on a moins de travaux d’entretien, des coûts moindres. Les gens qui vivent ici, dans notre immeuble et dans le village, sont tous sympas. On s’est vraiment sentis bienvenus. Je suis contente que nous n’ayons pas attendu d‘avoir 80 ans pour prendre cette décision, que nous ayons pu prendre en main tout le déménagement et que nous ayons encore le temps de nous 
intégrer dans le quartier. Je pense que c’est plus difficile si l’on est plus âgé”.

4 questions à Leo Van Broeck, ingénieur-architecte à la KULeuven

Aller vivre dans un logement plus petit, est-ce une bonne idée ?

“Ce n’est pas tellement vivre dans un habitat plus petit, mais être ‘au bon endroit’ qui importe. Les Belges ne déménagent que 1,5 fois en moyenne au cours de leur vie, alors que la moyenne européenne est de 3,5 fois. Cela signifie que, pendant deux tiers de leur existence, ils vivent au mauvais endroit, dans une maison qui n’est pas adaptée au stade de leur vie. Trop grande, trop petite, trop loin du travail, difficile d’accès… Les gens devraient y réfléchir plus souvent. D’autre part, un appartement est plus écologique qu’une maison mitoyenne, elle-même bien plus écologique qu’une villa. Je remarque que les gens, à partir d’un certain âge, sont ouverts à cela: la plupart des acheteurs dans les centres-villes ont plus de 60 ans. Les enfants ont quitté la maison, ils ont économisé un peu d’argent, ils peuvent vendre leur grande maison… Je pense que c’est une sage décision”.

Quels sont les avantages?

“S’installer en ville quand on vieillit présente de nombreux avantages. Vous pouvez vous rendre à pied au restaurant ou au théâtre, vous avez tous les commerces et établissements médicaux à portée de main, et les transports en commun sont faciles d’accès”.

Les personnes qui s’installent en ville regrettent souvent la nature. Les villes et communes font-elles quelque chose pour remédier à cela?

“Le manque de verdure est effectivement l’un des inconvénients de la vie en ville, mais heureusement on y prête plus d’attention qu’auparavant. De nombreuses communes limitent les nouvelles constructions, remplacent le béton ou les pavés des trottoirs par des alternatives plus vertes, lancent des actions telles que “En mai, tonte à l’arrêt”… Tout cela est important, pour le bien-être des habitants, mais aussi pour refroidir la ville et éviter les inondations. Cela évolue. Bruxelles compte pas moins de 124 parcs, ce qui la place au top parmi les cités européennes. Plusieurs villes laissent la nature s’installer, des surfaces non tondues, des espaces verts sont aménagés… Ce sont des initiatives qui profitent à tout le monde”.

Les tiny houses et la colocation ont également le vent en poupe. Un bon moyen de vivre de manière plus “compacte”?

“Installer des tiny houses dans une forêt, c’est un désastre écologique! Il n’y a pas d’égouts, 
il faut construire des routes pour les atteindre et, comme toute maison individuelle, elles perdent beaucoup d’énergie. De plus, il existe encore trop peu de réglementations sur la construction de ces habitats. Mais s’ils sont situés en ville, ils constituent un mode de vie intéressant. Tout comme la colocation ou d’autres formes de cohabitation, où l’on vit dans un espace de vie modeste, tout en disposant de grands espaces de vie communs, où vous pouvez inviter toute la classe pour l‘anniversaire de votre enfant ou organiser une grande fête de famille, par exemple”.

Texte: Herte De Cleyn

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