On dit souvent qu’un couple sain communique beaucoup et sur tout. Mais doit-on pour autant évoquer à un(e) nouveau/nouvelle partenaire une précédente vie sexuelle riche en expériences? Une coach nous répond.
Les événements que nous vivons au quotidien nous permettent de construire notre personnalité. Et notre vie sexuelle ne fait pas exception à la règle. Mais quand l’intimité est ponctuée d’expériences particulières (libertinage, passé dans le porno, prostitution, etc.), on peut se demander si celles-ci doivent impérativement être exprimées dans notre nouvelle histoire. .
Parler de son passé sexuel, bonne idée?
Selon Virginie Motte, coach en sexualité féminine, le passé est personnel et nous concerne. “Je dis souvent aux personnes que je suis que le passé est très constructif puisqu’il a fait de nous ce que nous sommes. Mais c’est surtout une période qui nous appartient en totalité et qui peut – et même qui devrait, selon moi – rester notre jardin secret. J’aurais donc tendance à dire que non, ce n’est pas forcément une bonne idée de parler de son passé hors de la norme”.
On ne doit pas tout raconter à sa compagne ou son compagnon sous prétexte qu’on s’y sent obligé. On ne le lui doit pas
Selon la coach, il est judicieux de se poser les bonnes questions au préalable, pour savoir si se livrer sera bénéfique. “L’idée est de se demander si on se respecte en divulguant ces tranches de vie, si l’on veut vraiment que cela soit connu. Si c’est primordial pour nous et notre bien-être alors oui, on peut en parler… Par contre, on ne doit pas tout raconter à sa compagne ou son compagnon sous prétexte qu’on s’y sent obligé. On ne le lui doit pas”.
Pour faire un choix éclairé, Virginie Motte conseille de se poser deux questions subsidiaires:
- Est-ce utile pour mon partenaire de le savoir?
- Est-ce constructif pour ma relation de le dire?
En parler: les risques et les conséquences
Le risque principal, lorsqu’on communique sur des histoires anciennes, est la naissance de potentielles idées reçues. “Avouer à son ou sa partenaire qu’on a, par exemple, tourné un ou plusieurs films érotiques peut entraîner un certain malaise. La personne aura alors l’impression qu’on attend quelque chose de cette nouvelle relation et vie sexuelle”. De plus, selon l’experte, le ou la partenaire pourrait imaginer la situation de manière démesurée. Cela engendrerait des peurs et des incertitudes qui n’existaient pas dans le couple à l’origine: “L’autre peut se dire que parce qu’on a été libertine par le passé, on va d’office se lasser d’une sexualité traditionnelle ou qu’on va forcément avoir envie d’intimité avec d’autres… Et cela peut ébranler la confiance qu’il a en lui ou en elle et en ses performances sexuelles”.
Et si mon ou ma conjoint(e) l’apprend?
Bien entendu, ne pas en parler comporte des risques. Selon la coach, l’autre pourrait se sentir trahi et ne pas accepter ces révélations qui viennent à lui: “Se sentir trompé(e) ne serait ni anormal ni grave. L’important est d’accompagner l’autre dans ses sentiments”. Virginie Motte nous donne deux pistes pour gérer au mieux la situation:
- On laisse passer le choc: l’idéal est de laisser l’autre digérer la révélation et d’en reparler une fois le stress passé. Inutile d’en parler à chaud, au risque de voir la crise s’accentuer et partir au clash.
- On entend les émotions de l’autre: dire à son partenaire qu’on comprend que cela le ou la choque et/ou qu’il ou elle se sent trahi est primordial. On peut par exemple dire: “Je comprends que tu te sentes perturbé(e) par la situation, en colère”. C’est la preuve qu’on prend l’autre en considération dans ce qu’il vit.
L’étape de l’acception
Après ce genre de révélation, deux scénarios: soit l’autre est dans l’acception, soit pas. “Si certain(e)s partenaires sont très ouvert(e)s d’esprit et ne se sentiront pas ébranlé(e)s par ce type de révélation, d’autres vont être choqué(e)s et avoir du mal à l’accepter, souligne Virginie Motte. Parfois parce que cela ne correspond pas à leurs valeurs, mais bien souvent, parce que cela les renvoie à leurs propres peurs. Les croyances limitantes prennent alors le dessus et le ou la partenaire se sent en insécurité. C’est à ce moment que vient la perte de confiance et, avec elle, les reproches”.
Selon l’experte, ce sont ces reproches qui peuvent fatiguer le couple sur le long terme et le faire basculer. “L’acceptation du passé de l’autre est l’une des plus belles preuves d’amour. Mais parfois, il faut parcourir un long chemin pour y arriver. Mon conseil sera d’observer comment l’autre gère ces révélations. Si vous remarquez qu’il ou elle se fait plus distant(e) et/ou que les reproches sont de plus en plus présents au sein de votre couple, alors je vous conseille de consulter un spécialiste à deux”. Se tourner vers un(e) expert(e) aidera à trouver les ressources mais aussi les outils nécessaires pour surmonter la situation.
Ne pas laisser la situation s’envenimer
Le tout est de ne pas laisser les choses s’envenimer. Souvent, les patients prennent rendez-vous lorsqu’ils sont déjà au point de rupture, précise la coach en sexualité. Or, la meilleure chose à faire est de consulter lorsque les problèmes surviennent ou se font persistants.
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